don't grow up, it's a trap.

Une page se tourne, au gré de la musique qui s’étiole dans la distance, des robes en tulle que l’on range dans le placard. Le bal est terminé, une nouvelle vie commence pour les diplômés de Nom du Lycée. Pour ceux qui restent, c’est une toute autre histoire.

Le brouhaha dans les couloirs est assourdissant ; un délice de commérages, l’épicentre de la vie adolescente. Il y a ceux qui viennent d’ici, ceux qui viennent d’ailleurs, ceux qui rient fort – qui sont connus de tous les autres, ceux qui portent l’uniforme caractéristique des sportifs, intouchables, aux traits taillés dans le marbre. Il y a les jupes bien repassées des cheerleaders, leurs rouges à lèvres discrets et leurs jambes interminables, superbes et terribles. Il y a ceux qui se recroquevillent au fond de la classe, qui passent les portes du lycée avec la boule au ventre. Ceux qui brûlent la vie par les deux bouts, endormis par les volutes de fumée. Ceux qui rêvent du futur, le menton levé et le regard concentré sur l’encre de leurs cahiers ; les efforts paieront.

Tous si différents, et pourtant si semblables, désespérément humains, impatients de voir un autre soleil se lever. Tous ont des rêves, des espoirs. Des cœurs battants. Parfois si fort que ça fait mal. Ils sont jeunes ; et les jeunes âmes sont promises à tout, l’infini des possibilités se déroule devant eux. Une nouvelle année commence, un nouveau jour se lève. Une nouvelle aube pour la jeunesse incandescente.